Les élections Européennes, enjeux ou jeu de dupe ?

Le 7 juin prochain auront lieu les 7ème élections Européennes. Environ 375 millions d’électeurs de 27 Etats vont élire 736 députés pouvant s’exprimer chacun 3 mn dans l’une des 22 langues officielles reconnues.

Grand idéal collectif, la démocratie n’a toujours pas trouvé sa place dans cette grande machine technocratique, bureaucratique et idéologiquement libérale.

La volonté de Jean Monnet, l’un des pères fondateurs, a toujours été de déshabiller les Nations de leurs prérogatives. Il se méfiait tellement des nationalisme qu’il préférera le despotisme éclairé d’une Haute autorité, qui deviendra la commission. Il a créé une entité économique, mais l’échec d’un projet politique est flagrant. Il se limite aujourd’hui à la capacité de lobbying des organisations, préférant légiférer sur la composition du chocolat que sur un véritable projet politique partagé.

Un espace économique commun, même régulé par un droit européen uniforme, ne crée pas un sentiment d’identité commun. On ne balaie pas ainsi d’un revers de manche l’Histoire des Nations. L’Europe s’est diluée dans la mondialisation en supprimant son tarif extérieur commun. En libérant les mouvements de capitaux, elle a mis en péril son modèle social et contribué à instaurer la « dictature de l’actionnariat ». L’Euro est cher et la Banque Centrale Européenne indépendante, en ayant comme seuls objectifs les critères de Maastricht, hors de toute politique pour l’emploi. La doctrine de la « concurrence libre et non faussée » pousse les Etats Européens à être en concurrence, les un contre les autres. Et de plus, l’Europe a confié sa défense aux Etats-Unis.

Où sont donc les promesses du traité de Maastricht : Prospérité, plein emploi et Europe sociale ?
Pourquoi se méfier ainsi du vote populaire et, notamment faire avaliser les traités par les Parlements plutôt que par le suffrage populaire ?
Pourquoi le Conseil européen annule le vote Non au « traité de Lisbonne » des citoyens Irlandais et les fait revoter ?

L’Europe ne se construira pas contre ou sans les Peuples. Toutes les phases de l’Histoire le démontrent. Le dogmatisme de la concurrence libre et non faussée de cette institution et son déficit démocratique sont un véritable danger.
Mais en un an, la crise a révélé la faillite de l’idéologie mondialiste libérale : C’est le retour des Etats Nations à qui l’on demande de sauvegarder l’intérêt général et le débat sur un protectionnisme social en Europe est posé. Les Services Publics se retrouvent au centre des moyens de la solidarité, les relocalisations sont un enjeu et les critères de Maastricht volent en éclats.
Depuis 1992, le Mouvement Des Citoyens (MDC) puis le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) avec Jean-Pierre Chevènement dénoncent cette dérive idéologique, libérale et mondialisante. Le MRC fait des propositions pour une Europe construite avec et non contre les Peuples, sur des bases universalistes républicaines de souveraineté populaire, de laïcité et de Fraternité.

Nous aurions souhaité une union de la Gauche et une liste commune sur la base d’un programme pour l’Europe. Cela n’a pas été possible pour ces élections. Alors que sur la gestion locale, les idées sont proches et les collaborations fructueuses, sur l’Europe, le MRC a ses convictions qui en font une de ses spécificités.

Mais le MRC ne présente pas de liste pour ces élections.

Aucune liste ne portant ses valeurs, il appelle donc au vote blanc ou nul de préférence à l’abstention : le peuple français, en effet, ne doit pas laisser bafouer la volonté qu’il a démocratiquement exprimé le 29 mai 2005.

Ne pas voter,… Cette position me questionne… Mais si je vote, alors pour qui ?

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